Vendredi 1 juin 2018, les élèves de 3eA se sont rendus à l'université Montaigne-Montesquieu pour la remise des prix du Concours Citoyenneté Européenne. Ils ont pu retrouver Andrula Mickaël, l'auteure venue à notre rencontre en février dernier, ainsi que les 14 autres collèges du département ayant participé à ce concours. Ce sont plus des 500 collégiens qui étaient réunis pour ce moment festif.
Cette année, le travail de nos élèves a été couronné de succès. La classe s'est vue attribuée un prix collectif pour l'ensemble des textes rédigés. Grâce à leur investissement, les élèves ont gagné un chèque de 600 euros pour enrichir le CDI, ce qui permettra de proposer de nouvelles lectures à l'ensemble des élèves.
Par ailleurs, un prix individuel a été décerné par le Conseil Départemental de Gironde à Charlotte Chavier ainsi qu'à Lisa Dubuc. Toutes deux auront la chance de partir à Bruxelles du 6 au 8 juin avec huit autres lauréats du concours, issus de différents collèges du département. Elles pourront découvrir la ville de Bruxelles mais surtout le Parlement Européen, où elles seront accueillies par un député européen.
Nous leur souhaitons un excellent voyage et félicitons l'ensemble des élèves de la classe pour cette belle réussite!
Les textes primés
Texte de Charlotte Chavier, 3eA
Saut de biche parfaitement réalisé, jambe correctement tendue. C'est vers une partie du praticable qu'elle attire tous les regards. Malgré ses défauts physiques qui sont remarqués, les mouvements sont gracieux et un certain talent est présent. Sa démarche est impressionnante, son justaucorps ne révèle pas de forme apparente. Il est possible que cette jeune personne ne soit pas encore développée du fait de son âge.
Le rythme mené par son équipe s'arrête. Les mouvements ralentissent, le volume musical diminue. J'ai l'impression qu'un immense suspense s'installe. C'est à ce moment-là que le cerceau est projeté en hauteur puis traversé par un deuxième pendant qu'une roulade est effectuée par l'équipe entière. Les cerceaux sont rattrapés, la difficulté est maîtrisée ! L'équipe s'améliore et remonte dans le classement. Tous les chignons sont dressés sur le dessus des têtes et entourés d'un élastique assorti au justaucorps. Encore une fois, c'est elle et seulement elle qui ne l'a pas. Afin d'être juste, je dois la noter sans pitié. Chacun fait rouler son cerceau sur le dos, tout en restant synchronisé.
Sa personnalité me tracasse. Après un long instant, je distingue que son justaucorps est le seul qui ne possède pas de manche. Il est rentré dans son short qui est d'une couleur adaptée à sa peau. Est-ce pour montrer l'élément moteur ou principal du groupe ? Pourquoi pas ? Une telle personnalité commence vraiment à me perturber. D'ailleurs, c'est malheureux mais je ne suis pas la seule. C'est celle à qui on porte le plus d'attention. Je ne saurais dire si c'est grâce à son talent ou à cause de son physique décalé.
Les résultats arrivent et son équipe est très vite appelée deuxième au classement. Ils sont heureux. Il reste à savoir quelles équipes sont qualifiées. Les oreilles grandes ouvertes, on leur annonce leur départ aux championnats de France suivi de chacun des membres de l'équipe :
Léa Hétamps
Chloé Tampied
Lola Levalle
et ... Timoté Gardaux.
Il assume et se fond, lui, le seul garçon, parmi ces dizaines de filles.
Texte de Dubuc Lisa 3°A Le sexisme
Elena venait d'obtenir un rendez-vous pour un entretien d'embauche pour devenir chauffeur routier. Elle entra dans le bâtiment : la porte s'ouvrit en un grincement insupportable, des statuettes de camions trônaient au centre de la pièce.
-Veuillez partir s'il vous plaît, votre mari n'a qu'à venir lui-même s’il veut obtenir cet emploi ! tonna le gérant.
Elle ignora sa remarque en touchant du bout de ses doigts la petite statuette d'un camion rouge.
-Je suis là pour l'entretien, répliqua-t-elle.
-C'est pas ici pour être esthéticienne ! dit-il d'un ton moqueur.
-Vous n'avez pas lu mon C.V ? Il y était inscrit que j'étais une femme, riposta-t-elle.
-Une femme ne peut pas devenir chauffeur routier ! assura-t-il en fronçant les sourcils.
-Très bien, vous voulez parier ? répliqua-t-elle.
Il lui proposa de conduire du bétail à une ferme située non loin de là. La route par laquelle elle devait passer était très dangereuse : route en mauvais état, chaussée glissante à cause de la pluie, arbres qui menaçaient de s'effondrer sur celle-ci...
Elle accepta, bien consciente des risques encourus, mais elle ne pouvait pas abandonner son rêve de conduire un jour un camion. Elle ressassa le passé : son père était lui aussi chauffeur routier, il parcourait l'Europe avec son fidèle camion rouge : il avait sillonné les paysages montagneux de l'Espagne, avait vu les gondoles à Venise, était passé près de la Tour Eiffel à Paris, à côté des vignobles de Bordeaux...
Peu après, il mourut et c'est à ce moment là qu'elle décida de poursuivre son rêve : conduire le célèbre camion noir LX65. Elle savait que les autres la verraient d'un œil mauvais et comptait faire changer les mentalités.
Puis, le gérant lui fit signe de le suivre. Il l'amena dans le garage du magasin : il était immense, des camions étaient parfaitement alignés, ils étaient sublimes. A quelques pas de la porte, se trouvait le légendaire camion LX65 ! Elena s'approcha du camion des étoiles pleins les yeux.
-C'est vraiment lui ? demanda-t-elle en sautillant sur place.
-En chair et en os ! répondit-il fier de lui.
-Je peux le conduire ? demanda-t-elle pleine d'espoir.
-Non, le vôtre est juste à côté ! dit-il en ricanant.
Un camion blanc était là : poussiéreux, rouillé...
-Très bien...
Elle partit donc avec le bétail à l'arrière du vieux camion. La route était inondée, elle fit attention à ne pas glisser en slalomant entre les grosses pierres au milieu de la route. Il n'y avait pas un chat là-bas, cette route était réputée pour être très dangereuse donc personne n'osait s'y aventurer. Elle arriva à bon port et reçut une grosse somme d'argent. Elle revint au magasin pour ramener le camion. En la voyant arriver, le gérant baissa la tête en faisant mine de ne pas l'avoir vue. Elle s'approcha de lui et il leva enfin la tête.
-Je suis désolé... dit-il d'une voix gênée.
-De quoi exactement ? demanda-t-elle surprise.
-Quand j'ai fait des recherches sur la route que vous avez emprunté, je m'en suis voulu de vous avoir fait parier une chose pareille.
-Vous n'avez pas à vous reprocher ça, c'est moi qui ai eu l'idée ! dit-elle en posant ses mains sur les épaules du gérant.
-Je me suis aussi rendu compte que j'avais été trop loin dans mes propos tout à l'heure... dit le gérant.
-J'accepte vos excuses, vous deviez avoir de bonnes raisons.
Il hocha la tête et lui révéla que sa femme était elle aussi chauffeur routier et, à sa mort, il avait développé une haine envers les femmes qui voulaient faire ce métier.
- Pour vous remercier et pour me faire pardonner, j'accepte de vous prendre comme employée et de vous laisser conduire le camion LX65 qui semble vous tenir à cœur. C'était l'ancien camion de ma femme mais il ne me sert maintenant plus à rien, dit-il en lui tendant les clés.
Elle sauta de joie en le remerciant et décida qu'elle fera le tour de l’Europe avec son camion légendaire.